1. Œuvres de Jean-Jacques Rousseau :
- L’édition de référence est celle des Œuvres complètes, publiées sous la direction de B. Gagnebin et de M. Raymond, Paris, Bibliothèque de la Pléiade-Gallimard, 1959-1995, 5 volumes :
T. I : Les Confessions, Rousseau juge de Jean-Jacques, Les Rêveries du promeneur solitaire.
T. II : La Nouvelle Héloïse, Théâtre, Ballets-Pastorale-Poésies, Contes et apologues, Mélanges de littérature et de morale.
T. III : Discours sur les sciences et les arts, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Discours sur l’économie politique, Manuscrit de Genève, Du Contrat social, Fragments politiques, Ecrits sur l’Abbé de Saint-Pierre, Lettres écrites de la Montagne, Projet de Constitution pour la Corse, Considérations sur le Gouvernement de Pologne, Dépêches de Venise.
T. IV : Mémoire présenté à Monsieur de Mably, Projet pour l’éducation de Monsieur de Sainte-Marie, Emile (manuscrit Favre), Emile ou de l’éducation, Emile et Sophie, Fragments sur Dieu et la Révélation, Lettre à Voltaire, Lettres morales, Notes sur « De l’esprit », Lettres à Franquières, Lettres élémentaires sur la botanique, Fragments pour un dictionaire des termes en usage en botanique.
T. V : Ecrits sur la musique, la langue (Essai sur l’origine des langues) et le théâtre (Lettre à d’Alembert).
- Certains écrits de Rousseau ont fait l’objet d’une réédition scientifique dans le cadre du travail collectif du Groupe Rousseau mené depuis 2000 :
- Discours sur l’économie politique, édité par B. Bernardi (Paris, Vrin, 2002).
- Principes du droit de la guerre et Ecrits sur la paix perpétuelle, édités par B. Bernardi et G. Silvestrini, Paris, Vrin, 2008.
- L’essentiel de l’œuvre de Rousseau est également disponible en format de poche. La plupart des textes sont présentés et annotés, et certaines éditions récentes ont fait l’objet d’un travail éditorial soigné (édition et/ou annotations) :
- Du Contrat social, présentation et notes par B. Bernardi, Paris, GF-Flammarion, 2001.
- Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, présentation et notes de B. Bachofen et B. Bernardi, Paris, GF-Flammarion, 2008.
- Emile ou de l’éducation, présentation et notes par A. Charrak, Paris, GF-Flammarion, 2009.
- Rousseau a écrit un traité de chimie, les Institutions chymiques (réed. Paris, Fayard, 1999) qui ne figure pas dans les Œuvres complètes.
- La correspondance de Rousseau est rassemblée dans l’édition critique de R. A. Leigh, Correspondance complète de Jean-Jacques Rousseau, Institut et musée Voltaire, 1965-1998, 52 vol.
- H. Gouhier a rassemblé et présenté un recueil de Lettres philosophiques, Paris, Vrin, 1974.
2. Études sur Rousseau (bibliographie indicative)
a. Sur la vie de Rousseau :
- Jean Guéhenno, Jean-Jacques : histoire d’une conscience, Paris, Gallimard, 1962, 2 vol. Cette biographie de Rousseau insiste sur le caractère romanesque de son existence, divisée en trois grandes périodes : de 1712 à 1750 (date du premier Discours), de 1750 à 1758 (publication de la Nouvelle Héloïse), de 1758 à 1778.
- Henri Gouhier, Rousseau et Voltaire. Portraits dans deux miroirs, Paris, Vrin, 1983. Cet ouvrage n’est pas une comparaison entre les deux penseurs, mais l’histoire de leur relation.
- Raymond Trousson, Jean-Jacques Rousseau, Paris, Tallandier, 2003. Cet ouvrage est la réédition augmentée de la précédent biographie en deux volumes (1988 et 1989). Il montre comment la vie de Rousseau et son œuvre ont entretenu des liens très étroits.
b. Ouvrages généraux :
- Pierre Burgelin, La philosophie de l’existence de Jean-Jacques Rousseau, Paris, P.U.F, 1952. Cette analyse systématique de l’œuvre de Rousseau met en évidence ses concepts fondamentaux : l’existence, la conscience, la nature, la dénaturation, la bonté naturelle, la vertu, mais aussi l’amour ou la religion.
- Ersnt Cassirer, Le problème Jean-Jacques Rousseau, trad. M. B. de Launay, Paris, Hachette, 1987. Contre les interprétations qui insistent sur les contradictions dans l’œuvre de Rousseau, Cassirer entend démontrer que le philosophe genevois n’est pas un auteur problématique et que sa pensée est conceptuellement cohérente.
- Robert Dérathé, Le rationalisme de Jean-Jacques Rousseau, Paris, P.U.F, 1948. Rousseau, pour R. Dérathé, n’est ni rationaliste ni sentimentaliste : toute son œuvre prouve que la raison et le sentiment, selon le philosophe genevois, s’accordent et se complètent.
- Jacques Derrida, De la grammatologie, Paris, Minuit, 1967. J. Derrida s’applique à ressaisir la langue et la logique propres à Rousseau. Un chapitre entier est consacré à l’Essai sur l’origine des langues.
- Victor Goldschmidt, Anthropologie et Politique. Les principes du système de Rousseau, Paris, Vrin, 1983. Cet ouvrage est un commentaire suivi du Discours sur l’origine de l’inégalité, dans lequel Rousseau dit avoir exposé ses principes. Sur chaque question abordée par le philosophe genevois, V. Goldschmidt s’efforce de restituer l’état de la science d’une part, l’information qu’en avait Rousseau d’autre part.
- Bernard Groethuysen, Jean-Jacques Rousseau, réed. Paris, Gallimard, 1983. L’auteur insiste sur l’opposition de Rousseau aux penseurs de son siècle, qui vantent les bienfaits de la civilisation. Il accorde une large place à l’anthropologie du philosophe genevois, qui distingue l’homme naturel, l’homme du peuple et l’homme civil.
- Jean Starobinski, La transparence et l’obstacle, Paris, Gallimard, 1970. Cette lecture met en évidence l’unité de l’œuvre de Rousseau, sensible dans la récurrence de ses métaphores directrices. Sans être une biographie, elle ne sépare pas la théorie et le destin personnel du philosophe genevois, puisque celui-ci les a toujours confondu.
- Tzvetan Todorov, Frêle bonheur. Essai sur Rousseau, Paris, Hachette, 1985. T. Todorov s’arrête particulièrement sur trois figures centrales dans l’œuvre de Rousseau : celle du citoyen, celle de l’individu solitaire et celle de l’individu moral.
- Alexis Philonenko, Jean-Jacques Rousseau et la pensée du malheur, Paris, Vrin, 1984, 3 vol. Pour l’auteur, confronter la pensée de Rousseau à celle de Kant aide à en ressaisir la systématicité : des premiers écrits aux ouvrages autobiographiques, l’œuvre du philosophe genevois est une analyse du malheur.
- Pensée de Rousseau, recueil réalisé sous la direction de G. Genette et de T. Todorov, Paris, Seuil, 1984. Cet ouvrage réunit des textes d’Eric Weil, Leo Strauss, Charles Eisenmann, Robert Dérathé, Paul Bénichou, Victor Goldschmidt.
- Florent Guénard, Rousseau et le travail de la convenance, Paris, Honoré Champion, 2004. Cet ouvrage montre qu’il est nécessaire de penser l’idée de nature chez Rousseau à partir de la notion transversale de convenance, qui permet de comprendre ce que le philosophe genevois désigne comme ordre.
- Gabrielle Radica, L’Histoire de la raison. Anthropologie, morale et politique chez Rousseau, Paris, Honoré Champion, 2008. Pour G. Radica, l’unité de l’œuvre de Rousseau réside moins dans un ensemble de thèses que dans une démarche qui lui est propre, la démarche génétique, qu’il applique à la politique comme à la morale.
c. Ouvrages consacrés plus spécifiquement à l’autobiographie :
- Philippe Lejeune, Le pacte autobiographique, Paris, Seuil, 1975, pp. 49-87. Deux chapitres de cet ouvrage sont consacrés aux Confessions : l’un s’attache à la structure de l’aveu dans l’autobiographie de Rousseau, l’autre étudie le livre I, considéré comme un tout autonome.
- Jean Starobinski, La relation critique. L’œil vivant II, Paris, Gallimard, 1970, pp. 83-169. J. Starobinski, s’appuyant sur l’étude d’un épisode des Confessions, montre comment Rousseau s’efforce de reconstruire l’image d’une jeunesse heureuse, à laquelle l’entrée dans la carrière littéraire a mis fin.
d. Ouvrages consacrés plus spécifiquement à la politique :
- Bronislaw Baczko, Solitude et Communauté, Paris, Mouton, 1974. L’œuvre de Rousseau, pour B. Baczko, s’efforce de concilier deux aspirations à la fois essentielles et exclusives : un désir de solitude et une volonté d’appartenance à une communauté.
- Robert Dérathé, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, réed. Paris, Vrin, 1988. Ce commentaire est considéré comme un ouvrage de référence. R. Dérathé montre que la théorie politique de Rousseau est issue d’une réflexion sur les théories des penseurs appartenant à l’Ecole moderne du Droit naturel. Elle en reprend les concepts fondamentaux (l’état de nature, le contrat, la souveraineté), mais en modifie radicalement le sens.
- Arthur M. Melzer, Rousseau. La bonté naturelle de l’homme, trad. J. Mouchard, Paris, Belin, 1998. L’auteur montre que la théorie politique de Rousseau est une conséquence du principe qui conduit toute son œuvre, la bonté naturelle de l’homme : les institutions, et non la nature humaine, sont à l’origine du mal. Pour cette raison, seule une réforme politique est à même de guérir l’humanité des blessures que lui inflige la civilisation.
- Maurizio Viroli, La théorie de la société bien ordonnée chez Jean-Jacques Rousseau, Berlin, New-York, Walter de Gruyter, 1988. Selon M. Viroli, l’opposition entre l’ordre et le désordre est centrale dans l’œuvre de Rousseau : l’ordre politique instauré par la loi est la seule réponse possible aux désordres causés par l’inégalité sociale et les passions égoïstes des hommes.
- Roger D. Masters, La philosophie politique de Rousseau, trad. G. Colonna d’Istria et J. P. Guillot, Lyon, ENS Editions, 2002. Dans cet ouvrage devenu classique (écrit en 1968), R. D. Masters montre que la pensée de Rousseau est un système cohérent, dont le fondement est la bonté naturelle de l’homme et dont l’aboutissement est le Contrat social.
- Blaise Bachofen, La condition de la liberté. Rousseau, critique des raisons politiques, Paris, Payot, 2002. B. Bachofen montre dans cet ouvrage que la pensée politique de Rousseau est une philosophie de la liberté qui s’attache à montrer sous quelles conditions la liberté peut à nouveau exister dans l’histoire moderne.
- Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’économie politique, édition, introduction et commentaire sous la direction de B. Bernardi, Paris Vrin, 2002. Œuvre collective du groupe Rousseau, ce commentaire de l’article de Rousseau destiné à l’Encyclopédie montre l’importance de ce texte dans l’œuvre de Rousseau.
- La religion, la liberté, la justice. Un commentaire des Lettres écrites de la Montagne, sous la direction de B. Bernardi, F. Guénard, G. Silvestrini, Paris, Vrin, 2005. Ce commentaire collectif du groupe Rousseau montre que cet écrit, loin d’être de circonstances, est l’occasion pour Rousseau de formuler, en matière de politique comme en matière de religion, des thèses essentielles.
- Bruno Bernardi, La fabrique des concepts. Recherches sur l’invention conceptuelle chez Rousseau, Paris, Honoré Champion, 2006. Cet ouvrage montre comment Rousseau forge les concepts fondamentaux de sa pensée politique (souveraineté, corps politique, volonté générale, par exemple) et permet de mesurer ce que Rousseau doit véritablement aux auteurs qui l’ont précédé.
- Jean-Jacques Rousseau, Principes du droit de la guerre et Ecrits sur la paix perpétuelle, sous la direction de B. Bachofen et C. Spector, Paris, Vrin, 2008. L’édition renouvelée de ces deux écrits consacrés à la question de la guerre est accompagnée d’un commentaire collectif du groupe Rousseau qui montre toute l’orginalité des arguments proposés par Rousseau sur le sujet.
e. Ouvrages consacrés à la religion :
- Henri Gouhier, Les méditations métaphysiques de Jean-Jacques Rousseau, réed. Paris, Vrin, 1984. Cet ouvrage rassemble six études, parmi lesquelles trois sont plus spécifiquement consacrées à la question de la religion chez Rousseau : « Ce que le Vicaire doit à Descartes », « Une christologie rationnelle », « Confesseur de la foi protestante ».
- Pierre-Maurice Masson, La religion de Jean-Jacques Rousseau, Paris, Hachette, 1916, 3 vol. L’œuvre de Rousseau, pour P. M. Masson, est dans son ensemble inspirée par la religion chrétienne. Le premier volume retrace l’histoire des sentiments religieux de Rousseau, de son enfance à l’année 1756 ; le second, de cette date à sa mort ; le troisième étudie l’influence des idées religieuses de Rousseau sur ses contemporains et sur la pensée religieuse de la fin du XVIIIe siècle.
- Ghislain Waterlot, Rousseau. Religion et politique, Paris, PUF, 2004. G. Waterlot suit dans cet ouvrage la genèse de l’idée de religion civile, montrant qu’il s’agit là d’une synthèse entre religion naturelle et religion civique des anciens.